Abîmes ordinaires via Google images

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Des fois
Des fois j’ai envie qu’on décide à ma place
Croire que le réel me dépasse
Croire que le réel travaille à ma place
Me propose un montage
A chaque fois j’y trouve du sens
Celui qui m’arrange.
Malgré tout dans la page je circonscris des détails.
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Ce procédé me permet de voir ce que je n’avais jamais vu ni même penser voir.
Ce montage est aléatoire, en tous les cas ne m’appartient plus, pas.
Je ne sais d’où provient cet ordre.
Je ne sais si j’y vois un désordre.
Mes images sont libres de se coller les unes aux autres comme bon leur semble.
C’est ce que j’aime à me dire.
Et puis demain, un jour autre, ce sera autrement.
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Est-ce une « écriture de soi » ?
Dois-je m’appuyer sur de l’aléatoire pour me raconter ?
Regarder ce qui m’échappe pour laisser advenir ce que je n’attendais pas.
Faire confiance aux coïncidences, à l’imagination.
Construire de la fiction depuis le documentaire.
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Que se passe-t-il dans ces moments privilégiés où un détail se voit ? De quelle surprise ces moments sont-ils porteurs ? Que fait celui qui regarde « de près » et quelle « récompense » imprévue cherche-t-il ?
Identifiés et isolés, ces détails donnent à voir au lecteur les « récompenses » promises à lui qui « scrute patiemment » la peinture. Ces « récompenses » ne sont pas sans effet sur le rapport du spectateur au tableau et sur la compréhension qu’il peut en avoir : « L’impression totale d’une œuvre d’art est construite d’une foule de sensations, d’analogies, de souvenirs et de pensées diverses – certaines sont manifestes, beaucoup cachées, quelques-unes analysables, la plupart au-delà de l’analyse. »
Daniel Arasse
Le Détail – Pour une histoire rapprochée de la peinture
Éditions Flammarion, Champsarts, 1996, p.7 et 6

Ce qui force à penser, c’est le signe. Le signe est l’objet d’une rencontre ; mais c’est précisément la contingence de la rencontre qui garantit la nécessité de ce qu’elle donne à penser. L’acte de penser ne découle pas d’une simple possibilité naturelle. Il est au contraire, la seule création véritable. La création, c’est la genèse de l’acte de penser dans la pensée elle-même. Or, cette genèse implique quelque chose qui fait violence à la pensée, qui l’arrache à sa stupeur naturelle, à ses possibilités seulement abstraites. Penser, c’est toujours interpréter, c’est-à-dire expliquer, développer, déchiffrer, traduire un signe.
Gilles Deleuze,
Proust et les signes
PUF / Perspectives Critiques, Paris 1964, p.118

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