En Miss Abbott

Tout au long de cette journée, Philippe, en Miss Abbott, avait cru voir une déesse. Son impression s’accrut encore à cet instant. La douleur rend, en général, les hommes enfantins et nous les fait apparaître plus proches. Quelques-uns seulement mûrissent et s’éloignent. Que la figure féminine et l’homme qui posait la tête sur son sein fussent d’âge voisin et de même nature, Philippe ne pouvait l’admettre. Les yeux de la déesse grands ouverts, pleins de noblesse et d’infinie pitié, discernaient sûrement les frontières de la souffrance et, au-delà, d’inimaginables espaces. Philippe avait vu de tels yeux dans des tableaux de maîtres, mais jamais chez une mortelle. La jeune fille avait reployé ses mains autour de l’homme qui souffrait et le caressait doucement, car même une déesse ne saurait faire davantage. Il parut normal que, baissant la tête, elle lui effleurât le front des lèvres. p.237
Where Angels Fear to Tread
Monteriano
E.M Forster
10/18 an 1982
2009
Perdu dans la traduction – Tournage

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