Intuition, décision, déterminisme ou lâcher prise ?

Le kairos est le temps de l’occasion opportune. Il qualifie un moment.

Dans le langage courant, on parlerait de point de basculement décisif, avec une notion d’un avant et d’un après au sens de Jankélévitch (voir plus bas). Le kairos est donc « l’instant T » de l’opportunité : avant est trop tôt, et après trop tard.

In fine, l’expression « instant d’inflexion » semble convenir : « Maintenant est le bon moment pour agir. »

Pour le pseudo-Aristote, « Le mélancolique est l’homme du kairos, de la circonstance. »

Le kairos, une dimension du temps n’ayant rien à voir avec la notion linéaire de chronos (temps physique), pourrait être considéré comme une autre dimension du temps créant de la profondeur dans l’instant. Une porte sur une autre perception de l’univers, de l’événement, de soi. Une notion immatérielle du temps mesurée non pas par la montre, mais par le ressenti.

Le dieu grec Kairos est représenté par un jeune homme qui ne porte qu’une touffe de cheveux sur la tête. Quand il passe à notre proximité, il y a trois possibilités :

– on ne le voit pas ;
– on le voit et on ne fait rien ;
– au moment où il passe, on tend la main, on « saisit l’occasion aux cheveux » (en grec ancien καιρὸν ἁρπάζειν) et on saisit ainsi l’opportunité.

Kairos a donné en latin opportunitas (opportunité, saisir l’occasion).

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