(Re)prise 2

2013-09-05 14.58.01

Cette silhouette, disait, sans plus d’à-propos, Eulalie Cyméa, qui n’est ni l’auteur ni l’oeuvre, qui est entre l’auteur et l’oeuvre… p.184

Ah : et c’est un monde.
(Ah ! Ah !)
C’est la capacité du roman à faire un monde.
Un monde-Stendhal, un monde-Flaubert, un monde-Dostoïevski, un monde-James, un monde-Proust, un monde-Joyce, un monde-Faulkner. p.186

C’est comme qui se propose de prendre un bain dans un lac de montagne : celui-là souhaite prendre ce bain – ou, plus précisément, s’il ressemble à notre auteur, si bien que la relation avec le temps n’est pas la même : le meilleur moment, selon notre auteur, dans le cas du bain dans un lac de montagne, c’est lorsque le corps se réchauffe, que la circulation revient, il y a une sorte d’exaltation physique ; s’agissant du texte, il n’y a pas d’après -, il souhaite l’avoir pris ; un autre, pourtant, et meilleur terme pour la comparaison, tel qu’il trouve, dans l’eau même, plus de plaisir que de souffrance (ou qui, à la souffrance, trouve plus de plaisir), peut, l’instant d’avant, encore sur la berge, n’en pas moins redouter le froid, qui va se refermer sur lui.

– Un lac de montagne, a dit Ibrahim, a dit Archambaud Blot, ou ne serait-ce que la rivière en septembre.
– En octobre, Ibrahim, ai-je dit, a dit Isham. p.190

Danielle Mémoire
Prunus spinosa
P.O.L an 2006

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