Vecteurs et relais

« N’ajoutez pas une syllabe, dit-elle avec une résolution sévère, ou vous allez me déplaire, et promenons. Lucien obéit, mais il la regardait, et elle voyait toute la peine qu’il avait à lui obéir et garder le silence. Peu à peu elle s’appuya sur son bras avec intimité… » Car l’intime utilise activement le silence, il fait parler les gestes, les regards, un sourire, un ton de voix. Les gestes plus que les mots sont vecteurs et relais d’intime : les gestes, autrement dit, réalisent l’intime et le rendent effectif, vis-à-vis de quoi la parole est bavarde et bornée. p.178-179

François Jullien
De l’intime, loin du bruyant Amour

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