déborder toujours


oooIl serait bon, et peut-être même doux, par-delà les significations brandies et la violence gestuelle des preuves, d’étudier les liens qu’il y a entre cette proximité qu’établit l’anecdote et la voyance que (se) propose la fiction. Nous serions là alors tout à fait dans la fabrique, et dans les plis et replis de la littérature, là où elle est comme une écope, comme un art d’écoper le réel, puisqu’il est de l’essence de celui-ci de déborder toujours. Une littérature — et même une poésie — privées de toute anecdote, seraient, il me semble, illisibles — non parce que l’anecdote est ou serait « facile », mais parce qu’au contraire, comme le dit si bien et si calmement Benjamin, elle rend « spatialement proches » les choses du réel débordant . p.23

jean-christophe bailly
l’élargissement du poème
« Accident dans la méthode »
Christian Bourgois éditeur, an 2015

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